- Ordre : Dans son acception religieuse, ce terme signifie une communauté structurée de religieux ou de moines qui décident de vivre ensemble les préceptes de l'Évangile pour la gloire de Dieu et au service du prochain.
- Libanais : Dès ses origines, l'OLM s'incarne au Liban, et plus précisément au Mont-Liban. Sa première appellation, Alépine, due à l'origine de ses co-fondateurs, fut très éphémère. Ainsi, dès l’an 1706, elle fut remplacée par celui de Baladite (du pays) ou Libanais. Mais, à l'exemple du Christ incarné dans un lieu déterminé au Moyen Orient, L'O.L.M. incarné initialement au Mont-Liban, a essaimé un peu partout dans le monde. En 1995, elle se trouve officiellement en quinze pays.
- Maronite : Ce troisième terme de la triade indique l'appartenance ecclésiale de cet ordre religieux. En effet, c'est dans le cadre de l'Eglise Maronite, elle-même née autour du noyau central que fut le célèbre Monastère de Saint Maron, que l'OLM naît, grandit, répond à sa vocation et accomplit sa mission.
Les Constitutions de l'Ordre Libanais Maronite stipulent: « L'Ordre Libanais Maronite est l'une des voies de la vie monastique authentique. Guidé par la tradition monastique, il s'inspire de l’esprit de l'Église Maronite Syriaque d'Antioche … Notre Ordre s’appuie sur la vie communautaire, la vie de prière, de silence, de quiétude et de pratiques ascétiques. Il s’engage également dans des activités apostoliques, en prenant le couvent comme point de référence, conformément à son histoire et aux besoins de l'Église» (Art. 1.3).
L'Ordre Libanais Maronite fut fondé par de jeunes maronites d'Alep. Ils portèrent l'habit monastique par la bénédiction du Patriarche Stephan Al Douwayhi au monastère de Notre Dame Kannoubine, le 10 Novembre 1695. Depuis, on commémore en ce jour-ci la fondation de l'Ordre Libanais Maronite.
Les fondateurs habitèrent d’abord le monastère « Mart Moura » près de Ehden après l’avoir restauré. Mais ils ne tardèrent pas à commencer les travaux d’élargissement et reçurent le couvent de Saint Elisée à Becharre en 1696. A partir du XVIIIème siècle, l'Ordre s’est étendu partout au Liban; les monastères suivants ont été alors fondés : Saint Jean Rechmaya au Chouf en 1706, Notre Dame de Louaizé au Keserouan en 1706, Saint Antoine Sir près de Rechmaya en 1707 puis le couvent Saint Antoine Kozhaya près de Ehden en 1708 et autres.
En 1732, le Saint-Siège ratifia les Constitutions de l'Ordre qui devinrent à l’origine des Constitutions de plusieurs Ordres. En 1770, l'Ordre Libanais Maronite se divisa en deux branches : l'Ordre Maronite d’Alep (Mariste) et l'Ordre Libanais Maronite.
A partir de 1737, l'Ordre commença à s’élargir au delà des frontières de la montagne libanaise ; on fonda alors des missions à Chypre, à Akka, à Rome, à Sidon et à Tripoli.
Au XIXème siècle, l'Ordre s'occupa en particulier de la formation de ses membres, de l'éducation et du progrès. Mais ceci n'annula pas son rôle spirituel et ascétique. En fait, plusieurs de ses membres furent d'éminentes figures de sainteté, comme Saint Charbel, Saint Nimatullah et Sainte Rafqa.
Avec l’accroissement de l’émigration des Libanais au XXème siècle, l'Ordre fonda plusieurs missions : au Sénégal, en Argentine, au Brésil, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Mexique, en Australie, au Canada, en Angleterre, en France et au Venezuela. De plus, l'Ordre renforça les missions à Chypre, Jaffa, Bethléem et Jérusalem. L'Ordre contribua au développement du secteur culturel et universitaire surtout à travers l’Université Saint Esprit de Kaslik. Par ailleurs, il s’appliqua à rendre sa vocation humaine pionnière; il fonda alors l’Hôpital Notre Dame de Secours, L’Hopital Beit Chabab, et l’Etablissement de Beit Chabab pour les handicapés.
L'Ordre, en accompagnant les émigrés, enracina le peuple dans sa terre et fut à ses côtés durant les guerres mondiales, régionales et locales. Ainsi, il endura ce que le peuple a enduré et il fut expatrié, persécuté, ses institutions furent détruites et certains de ses moines furent martyrisés… Lorsque l’heure du retour sonna, l'Ordre fut parmi les premiers à revenir et construire ce qui a été démoli, puisqu’il croyait que la terre symbolise le don et la mission, et que celui qui l’abandonne perdra sa personnalité et renoncera à son histoire.
L'Ordre Libanais Maronite œuvre aujourd’hui à travers l’ardeur de ses 450 membres dans ses deux branches masculine et féminine, et cela dans 80 monastères et institutions au Liban et à l'extérieur.
Né à Alep en 1672, il entreprit à partir de 1695, avec ses compagnons, la réforme de la vie monastique dans l'Eglise Maronite. Prêtre en 1696 et second supérieur général de l'Ordre entre 1669 et 1716 date de sa consécration épiscopale à l'évêché de Beyrouth. Il est considéré comme le réformateur du monachisme oriental par excellence. Ses écrits, lettres, poésies et pandectes sont d'une grande valeur. Il joua un rôle important au Concile Libanais en 1736. Il mourut en 1742.
Né à Alep en 1670, où il reçut une solide formation littéraire, philosophique et théologique. En 1695, il rejoignit ses compatriotes au monastère St.-Elisée (Bcharri). Entre 1705 et 1716 il fut envoyé en plusieurs missions délicates en Syrie et en Europe, avant d'être élu Supérieur général de l'Ordre entre 1716 et 1723. En 1725, il fut ordonné évêque d'Alep où il mourut en 1732. Il acquit une grande renommée littéraire et fut un pilier culturel de l'époque de la "Renaissance".
Né à Alep en 1668, il fut ordonné prêtre en 1695 pour devenir le premier Supérieur général de l'Ordre Libanais Maronite de 1695 à 1699. Sa vision d'une organisation vouée pleinement à la mission et à la pastorale ne correspondait pas aux avis de ses compagnons. Il quitta l'Ordre en 1699 et partit pour Rome. Evêque de Chypre en 1723, il accomplit plusieurs missions auprès des Eglises orientales dans la perspective de l'Uniatisme romain. Il mourut en 1752.
Lui aussi est un alépin où il vit le jour en 1679. Il arriva au Mont-Liban avec Qaraali et Hawa et fut ordonné prêtre en 1706. Al-Bitn n'accéda à aucune responsabilité supérieure au sein de l'Ordre. Il était, en fait, l'homme de l'ombre et s'occupait de la gestion intérieure des monastères déjà restaurés ou fondés. Il fut tué accidentellement lors d'un effondrement rocheux sur le monastère St.-Antoine de Qozhaya, en novembre 1714. Un grand rocher dans le jardin du monastère porte toujours le nom du "rocher d'el-Bitn".